Dans l’antre du ver du Santerre

Tel un ver de terre, une canalisation du futur gazoduc a été tirée jeudi soir près de Saint-Mard, sous l’Avre et un espace naturel protégé.

Plusieurs fois repoussée, l’installation de la canalisation souterraine qui sera reliée au futur gazoduc l’Artère du Santerre, a été réalisée jeudi soir, près de Saint-Mard, dans la Somme. Il aura fallu 4h pour enfiler un tuyau long de 700m et de 900 mm de diamètre, dans un trou foré au préalable sous un espace naturel protégé.

Ce sont donc plus de 40 tubes d’acier et de plastique soudés l’un derrière l’autre et pesant dans l’ensemble près de 240 tonnes qui ont été tirés sous l’Avre, du sud vers le nord. Il s’agit du plus grand forage réalisé dans le cadre de la construction de ce gazoduc reliant Ressons-sur-Matz (60) à Chilly (80), sur plus de 33 km.

L’opération a couté 1,6 million d’euros, sur les 55 millions de l’ensemble du chantier du gazoduc. Un autre trou de 60 m avait été réalisé il y a plus d’un mois sous la double-voie entre Amiens et Roye. L’opération de raccordement de cette canalisation de 700 m au futur gazoduc sera réalisée d’ici deux semaines.

L’ensemble du chantier de l’Artère du Santerre, conduit par GRTgaz, se terminera courant octobre, avec la remise à disposition des terres aux exploitants agricoles.

Julien Pruvost

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L’opération d’enfilage des 700 m de la canalisation a nécessité près de 4h de travail et a mobilisé une quarantaine de personnes. Le forage et l’enfilage ont été confiés à la société allemande PPS et au français HDI. GRTGaz s’occupe de la maîtrise de l’ouvrage de l’ensemble du chantier de l’Arterre du Santerre.
Un ouvrier de la société PPS se tient à côté de la canalisation qui est sur le point d’être tirée depuis l’autre côté, au nord, dans le trou qui passe sous l’Avre. Une quarantaine de personnes ont été nécessaires pour réaliser cette opération.
Les préparatifs, dont le forage, ont commencé courant mars avril. Cette machine, installée sur la rive nord de l’Avre, a permis de creuser le trou puis de tirer la canalisation.
Des tiges visées les unes derrière les autres et reliées à la foreuse ont été utilisées pour forer l'antre du ver du Santerre.
Avant d’être inséré dans le trou, le tuyau a été levé par cinq bulldozers, ou sidebooms, à l’aide de « diabolos », une sorte de collets sur lesquels sont installées des roulettes. Les bulldozers restent sur place, tandis que le tuyau coulisse lors du tirage.
Lors de l’insertion, l’intégrité du tuyau d’acier et de son revêtement de polypropylène (du plastique) a été vérifiée à l’aide d’un anneau métallique dans lequel passe un courant électrique.
L'opération a été repoussée à plusieurs reprises. La foudre a endomagé la foreuse et la un camion transportant l'un des cinq bulldozers est tombé en panne.
Une quarantaine de personnes ont été nécessaires pour réaliser cette opération d’enfilage. Au total, plus de 200 ouvriers et techniciens participent au chantier de l’Artère du Santerre. Plusieurs nationalités se croisent, ce qui nécessite l’intervention d’interprètes dans chaque équipe.